ROPOS RECUEILLISPAR FLEUR MARTINSSE
> Pourquoi l'Access Dinghy est-il accessible pour les personnes handicapées ?
« L'avantage principal, c'est que c'est un bateau impossible à retourner, en particulier sur un lac. Les conditions de sécurité sont optimales. Le système de dérive empêche le bateau de trop pencher. La navigation est aussi simplifiée. Un stick est relié aux cordages, eux-mêmes reliés au safran, qui bouge pour changer de direction. Pour aller à gauche, il suffit de tourner le stick à gauche, pour aller à droite, on le tourne à droite ! Ce qui paraît logique mais qui est en fait l'inverse de la voile. Pour les initiés, ça peut être perturbant. Mais pour les autres, c'est d'autant plus simple. Le bôme, qui permet d'orienter la grande voile, est lui-aussi sécurisé. D'habitude, on se le prend régulièrement sur la tête, mais là il passe largement au-dessus.
Enfin, les bateaux que nous avons sont des binômes, il peut donc y avoir un accompagnant pour les personnes lourdement handicapées. »
Justement, quel public ce type de bateau peut-il intéresser ?
« L'Access Dinghy permet une plus grande accessibilité, aussi bien pour les personnes handicapées physiquement que mentalement. Les personnes dont la mobilité ou la force sont réduites peuvent manoeuvrer plus facilement. Pour le moment, nous n'avons testé les bateaux qu'avec des personnes souffrant de handicaps mentaux. Il est parfois plus difficile pour eux d'assimiler des consignes, ils font donc beaucoup d'erreurs. Mais qui restent sans conséquences grâce à ce type de bateau ! Alors qu'en catamaran par exemple, à la moindre erreur, on peut se retourner. L'Access Dinghy peut aussi intéresser les personnes qui pratiquaient la voile mais qui ont subi un traumatisme ou une amputation et qui veulent retrouver les sensations. »
Existe-t-il des limites ?
« Mes inquiétudes portent surtout sur l'embarquement. Nous n'avons pas encore le bras mécanique qui permet de lever les personnes lourdement handicapées pour les installer dans le bateau. On devrait l'avoir dans un an. Pour le moment, on pourra accueillir ceux qui sont suffisamment aptes physiquement ou que l'on peut éventuellement aider à embarquer. Mais on ne prendra pas le risque d'augmenter les traumatismes et l'activité sera toujours encadrée par des éducateurs spécialisés. Même avec le bras mécanique, l'embarquement restera délicat. En tout cas, on fait tout pour s'adapter au mieux aux personnes. »