(Article paru dans Sudouest.fr)
Des bâtons dans les roues des fauteuils
Cela fait deux ans qu'Anne-Marie Nunes, infatigable représentante départementale de l'Association des paralysés de France, s'alarme régulièrement des tentatives de certains élus pour introduire des dérogations dans la loi sur l'accessibilité de 2005, afin d'annuler les articles qui prévoient notamment les modalités d'accessibilité et les échéances.
Cette fois-ci, elle ne s'alarme plus, elle fulmine. Et avec elle, les 250 adhérents de l'APF gersoise qui préparent une action symbolique et néanmoins coup-de-poing pour la semaine prochaine, histoire de réveiller les consciences endormies. Alors qu'une première tentative sénatoriale pour édulcorer la fameuse loi de 2005 prévoyant l'accessibilité de la voirie, des bâtiments neufs et anciens ainsi que des transports, aux personnes à mobilité réduite, a été fermement invalidée par le Conseil constitutionnel en juillet dernier, voilà qu'un autre sénateur s'est piqué d'un rapport redéfinissant l'accessibilité et renvoyant surtout aux calendes grecques l'échéance qui avait été initialement fixée à 2015.
Cerise sur un gâteau déjà difficile à avaler, le président de la République vient de demander à ce que ce rapport devienne une proposition de loi. « Alors qu'il avait affirmé le 8 juin dernier, lors de la 2e Con- férence nationale du handicap, qu'il ne toucherait pas à la loi de 2005 et ne céderait pas sur l'é- chéance de 2015 », s'insurge Anne-Marie Nunes, qui a bien sûr prévu de décliner localement la journée d'action nationale prévue le mardi 27 septembre prochain pour défendre la loi de 2005 dans laquelle 10 % de la population fondaient tant d'espoirs…
« C'est d'autant plus râlant que beaucoup de communes intégraient peu à peu la loi de 2005 dans leurs travaux. C'est mettre un coup d'arrêt à ce qui s'était enfin mis en branle », regrette la déléguée départementale.
Rue de Moles mardi prochain
Mais la partie n'est pas perdue et rue des Canaris hier, au siège de l'antenne gersoise des paralysés de France, personne n'économisait sa salive pour coller des timbres sur les enveloppes destinées aux 463 maires du département, mais aussi aux sénateurs, députés, conseillers généraux et régionaux.
« Nous avons écrit à tous les élus pour qu'ils viennent nous soutenir mardi prochain à Auch, lorsqu'à 11 heures, rue Arnaud-de-Moles, entre la préfecture et la cathédrale, nous inaugurerons un monument dédié à l'accessibilité universelle. Et nous les compterons ! » prévient Anne-Marie Nunes. Outre les élus locaux, l'APF gersoise compte aussi plus largement sur une mobilisation citoyenne. « Le handicap peut toucher tout le monde, n'importe quand, du jour au lendemain. Et l'accessibilité ne concerne pas seulement les handicapés, mais aussi les personnes âgées, les parents avec une poussette, celui qui s'est cassé la jambe au ski… », énumère la déléguée départementale qui ne manquera pas de faire l'appel mardi prochain, à 11 heures.
(Article paru dans Ladepeche.fr)
La Loi sur l'accessibilité est en danger
Mardi 27 septembre, à 11 heures, l'association des paralysés de France (APF) « inaugurera un monument dédié à l'accessibilité universelle, rue Arnaud de Moles, aux abords de la préfecture ». Représentante de la délégation du Gers, Anne-Marie Nunes, invite à y participer tous les Gersois qui se sentent concernés par la « remise en question des principes fondamentaux de la loi handicap du 11 février 2005 ». Après les dérogations aux obligations d'accessibilité des bâtiments neufs, l'APF réagit vigoureusement au rapport du sénateur Doligé qui remet en cause la loi et se dit consternée que le président de la République envisage que ce rapport devienne proposition de loi. « Une annonce inacceptable » qui a conduit l'APF 32 à alerter par lettre tous les élus du département. « Il faut demander à l'État de donner aux communes les moyens de financer l'accessibilité comme cela a été prévu. Les handicapés sont aussi des électeurs et, nous compterons les élus qui seront à nos côtés mardi matin pour dénoncer les dangers qui pèsent sur l'accessibilité ».
On estime que le handicap touche 10 % de la population.